FRAMIX, LE LUCKY COYOTE
Pour son 4ème album, Framix rebat les cartes d’un jeu où se mélangent le rock des années 50, le folk, la pop, le dub ou le calypso. Après le succès du cinématographique Stuck In A Cruel World (2012), François Michel revient à des méthodes plus souples et trouve un équilibre étonnant entre une musique enjouée et des textes volontiers sombres.
Lucky Monkeys est un vrai faux “feel good record” : à l’ironie blessée des textes répondent des mélodies et gimmicks accrocheurs, des inventions sonores, des guitares rythmiques et des chœurs merveilleux. Claviers et bidouille rehaussent ces nouvelles chansons, où la modernité se loge au détour d’arrangements toujours surprenants.
“ - Framix, Framix, où vis-tu ?
- Parfois je vis dans mon coin de campagne, parfois je vis en ville”
Tout ce que vous devez savoir sur Framix est là, dans Half a Coyote, l’irrésistible single qui ouvre le quatrième album du Nantais, qui se décrit volontiers en “redneck chrétien”. Heureux propriétaire d’un vaste coin de nature sauvage, l’auteur compositeur touche-à-tout y passe la moitié de son temps, dans sa cabane, sur ou sous son tracteur, entouré de ses moutons. Pas en gentleman farmer et encore moins en hippie mais plutôt en quête d’un nécessaire retrait du monde. Cette même quête qui le conduisit – juste avant l’enregistrement du disque - à passer quelques jours seul au fin fond d’une forêt de l’Alabama, avec pour seuls compagnons son couteau et une boite d’allumettes. Une aventure revigorante où il a fallu transformer une vieille bâche en toile de tente, réunir des réserves de bois, fabriquer ses hameçons et pêcher ses poissons.
FRAMIX, toute une histoire
Framix produit depuis la fin des années 90, son premier album paraît en 2001, savant mélange d’électro ambiant, de reggae et de musique des îles.
En 2009, se rapproche du format chanson en brassant joyeusement les genres.
En 2012, est une nouvelle étape, un disque scénarisé et réalisé en technicolor, salué et soutenu par France Inter, Radio Nova et Fip (pour qui il donne un concert au studio 105).
L’album est accompagné par un court métrage pour lequel François Michel a tout fait, des décors à la réalisation.
On retrouve aussi sa musique sur d’autres images, notamment le titre , dont les accents doo-wop illustrent la campagne mondiale de publicité Citroën C4 en 2014 ou Mc Donald en 2016.
Framix est aussi à l'origine du duo Kazamix (projet electro dub expérimental des 90's) et participe régulièrement aux livres-disques pour enfant de chez Didier Jeunesse.
Ce rapport fusionnel à la nature nourrit les textes de Lucky Monkeys, un titre ironique qui trahit la colère d’un homme face au culte matérialiste contemporain, à la désacralisation du monde et à sa perte métaphysique.
Ne sommes nous que des "singes chanceux" sacrés champions de l’évolution ? Ou bien il y a t'il autre chose, une espérance, un ciel, des âmes, et ...Dieu ?
Mais à la pesanteur des discours, Framix préfère poser un regard enfantin sur les choses et jouer sur la légèreté de chansons balancées entre rock fifties, doo-wop, folk et dub, avec la touche caribéenne pour le supplément soleil. Lucky Monkeys est un vrai faux “feel good record” : à l’ironie blessée des textes répondent des mélodies et gimmicks accrocheurs, des inventions sonores, des guitares rythmiques et des chœurs merveilleux. Les claviers et la bidouille font un retour remarqué dans ces nouvelles chansons, où la modernité se loge au détour d’arrangements toujours surprenants. Give Me Five est à ce titre une petite merveille rebondie, exercice de haute voltige camouflant un texte très noir sur la vie comme mascarade sociale.
La richesse instrumentale de Lucky Monkeys (et notamment du diptyque qui lui donne son titre) est d’autant plus impressionnante qu’elle est le fruit du travail d’un homme seul. Au fil des expériences grandeur nature qu’il a menées deux années durant sur ses chansons, comme un sympathique Docteur Frankenstein, Framix a presque tout fait seul, jouant de chaque instrument à la maison, limitant l’usage du studio aux seules prises de batterie et de basse. C’est un retour aux méthodes souples et aux bricolages de Happy Animals (2009), une nouvelle affirmation de son goût du neuf et de la surprise.
Un goût qui conduit Framix à évoluer en quintet sur scène, pour mieux revisiter et réarranger un répertoire où se mêlent battements jamaicains, riffs western, échos hawaiens.
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